« Une osmose entre nous et le peuple » : les footballeurs français fêtés au Club France

Vendredi 9 août, dans un Parc des Princes plein à craquer, les Français ont vu du beau spectacle en finale face à l'Espagne. Huit buts à la clé, des prolongations, un suspense insoutenable, et un titre de vice-champion olympique pour la France.

« Des souvenirs gravés à jamais »   

Malgré l'ouverture du score d'Enzo Millot, les Bleuets ont manqué leur première période, encaissant trois buts en 10 minutes. Alors que les Espagnols les pensaient éteints, les Français ont ravivé l'espoir en arrachant la prolongation grâce à un penalty de Jean-Philippe Mateta, meilleur buteur de cette compétition. Les 30 minutes supplémentaires ont vu la Roja s'emparer de l'or. Mais les coéquipiers de Lacazette ramènent une superbe médaille d'argent. « On a commencé à savourer et être fiers ce matin », a avoué le défenseur de Séville, Loïc Badé. 

Avec peu de temps et de moyens pour construire une équipe, Thierry Henry a guidé ses joueurs pour remporter la troisième médaille de l'histoire des Jeux Olympiques en football. « On est parti de loin. Cette équipe s'est battue et n'a jamais lâché. C'est extraordinaire ce que l'on a pu vivre » a souligné le Champion du monde 1998. Rayan Cherki, qui a fait son retour in extremis sous le maillot bleu pendant les Jeux, savoure ce qu'il vient de vivre. « Cette compétition, on ne l'oubliera jamais. C'est dans notre pays, ce sont des souvenirs qui resteront à jamais gravés, a déclaré le milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais. Dans 20 ans voire 40 ans, j'espère en parler encore ».

« Ils ont réussi à se faire connaître »

Marseille, Lyon, Nice, Bordeaux et pour finir Paris... le public français a vibré tout au long de la compétition. Comme pour les autres sports, des centaines de spectateurs sont venus supporter ces Bleus, dans les stades et au Club France. Et pourtant, ils ont aussi découvert de nouvelles têtes : Michael Olise, par exemple, a fait des étincelles. Tout comme le défenseur Loïc Badé qui a brillé tout au long du parcours. Cela fait la fierté du sélectionneur, Thierry Henry. « Ce qui est important pour moi, c'est que ces joueurs ont réussi à se faire connaître. Il y a de l'engouement et de l'amour. Personne ne parle de geste technique, on parle de l'envie et de la fraîcheur de cette équipe ».

Jean-Philippe Mateta, cinq buts au compteur dans ces Jeux, avoue que cette compétition pourrait changer son statut. « Je pense que maintenant on va faire attention à moi en Premier League. Je n'étais pas très connu en France, je le suis peut-être un peu plus », sourit l'attaquant des Bleus. 

A l'issue de la finale, le sélectionneur des Bleuets a souhaité souligner l'importance de « célébrer cette médaille ». Ils ont été servis. Lui et son équipe de « fous » ont été fêtés à la mi-journée sur la scène extérieure du Club France. Ils ont été accueillis comme des stars par les supporters français, très nombreux pour ce dernier week-end d'olympiade. « On a vu une vraie osmose entre nous et le peuple », a déclaré Rayan Cherki. Son capitaine et coéquipier à l'OL a aussi savouré cette scène de liesse. « La France a vibré avec nous pendant un mois. On voulait rendre fiers les Français ». La communion ne pouvait pas être plus belle. Dans une ambiance de Coupe du Monde, sous l'hymne « I Will Survive » de 1998, chaque joueur a vécu son heure de gloire. Des défenseurs aux attaquants, chaque membre de l'équipe a été appelé sur scène, applaudie par une foule immense. L'équipe au complet a régalé le Club France de quelques pas de danse, sur le rythme de Magic System. Thierry Henry, au centre, a livré une prestation endiablée. « C'était une célébration digne d'une équipe de champions » a raconté Rayan Cherki avant que son sélectionneur abonde en ce sens. « Le public a été extraordinaire. Quand on est ensemble, on est inarrêtables. Soyons fiers d'être français » a conclu Thierry Henry, ému.