Manon Genest en feu au Club France
À l’image de son saut en finale de la longueur en T37, Manon Genest a pris son envol au Club France. Sur son petit nuage, elle a savouré l’accueil du public et présenté sa belle médaille de bronze.
C’est une médaille qui a un goût de revanche. Quatrième à Tokyo, Manon Genest termine 3è du concours de saut en longueur, catégorie T37 dans un stade de France en ébullition. Une première médaille paralympique pour la jeune femme de 31 ans, qui par la même occasion, bat son record personnel de la saison avec un saut à 4,59m. “Ce n’était vraiment pas écrit sur le papier, j’ai échoué aux mondiaux de Kobé, en mai dernier, à trois mois des Jeux, j’ai cru ne jamais me relever. C’est l’accomplissement de tout ce chemin d’athlète, avec un entourage personnel et professionnel bienveillant.” Hier matin, la jeune maman d’une petite fille de 2 ans, plutôt anxieuse habituellement, s’est réveillée très sereine, ce qui n’est pas dans ses habitudes. “J’ai appelé ma préparatrice mentale parce que je me sentais très bien, sourit-elle, mes jambes étaient toniques, mon esprit posé, je me suis demandée si c’était normal.”
La médaille de la sérénité
A l’échauffement, même sentiment. La parathlète était dans un bon jour, tous les feux étaient au vert pour réaliser une belle performance à domicile. “Vivre ces Jeux à domicile, c’est quelque chose de grand. Entendre le Stade de France qui entonne son nom, c’est impressionnant.” Cette victoire, c’est aussi celle de la maternité et du haut niveau. “La veille, ma fille est venue au village avec mon mari pour que je puisse allaiter et on a fait une photo où je l’allaite sur les Agitos. Ma médaille, elle était déjà là. Un travail monumental a été fait pour permettre aux mamans athlètes d’allaiter leurs enfants. On a passé un cap.” Manon Genest se souviendra à vie de cette Paralympiade. Elle se rappellera aussi de l’accueil réservé par le public au Club France. Elle a kiffé son moment, s’octroyant trois allers-retours parmi la foule, tapant dans les mains sur son passage. “J’étais heureuse d’être là, en communion avec moi-même tout simplement.”