Jour 8 : paillettes et confettis, le Club France a vécu une journée mémorable ! 

Le Club France n’est même pas encore ouvert, il n’est pas tout à fait 10 h. Et, déjà, les supporters français présents dans la file d’attente devant la Villette peuvent se réjouir et célébrer une nouvelle belle prestation de leur délégation : à un peu moins de 300 kilomètres d’ici, au Centre national de tir sportif de Châteauroux, Camille Jedrzejewski vient d’emporter la médaille d’argent dans l’épreuve du 25 mètres pistolet. Après une exceptionnelle journée vécue la veille, le Club France semble ainsi prêt à remettre le couvert. 

Le chassé-croisé des juilletistes et aoûtiens 

En ce début de journée, les allées de la Grande Halle sont déjà bien fréquentées. On sent l’effet conjugué du weekend et de la rencontre des vacanciers de juillet et de ceux d’août. Dès 11 h 45, on sent que le public du Club France est d’humeur olympique, que les incroyables succès de la veille lui ont donné faim. Tant mieux, car l’équipe mixte de judo semble en forme et suscite tout de suite l’adhésion des spectateurs. Alors, évidemment, quand l’encore médaillé d’or Teddy Riner conclut la rencontre contre la Corée du Sud par un ippon, la foule exulte ! 

L’Impératrice applaudit les judokas 

Après une pause de restauration, durant laquelle les différents stands du Club France où l’on peut se sustenter ont encore fait le plein, le spectacle reprend à la Villette. Ou plutôt, il se prépare puisque, dans la Grande Halle, le groupe de musique L’Impératrice fait ses balances en vue du concert de ce soir. Une sorte d’échauffement interrompu par l’ultime combat de la demi de judo par équipe mixte entre la France et l’Italie, les musiciens se tournant vers l’écran géant pour encourager Sarah-Léonie Cysique. Quand celle-ci l’emporte par un uchi-mata, L’Impératrice applaudit ! 

Deux célébrations du tonnerre 

Dans la foulée, les centaines et centaines de fans installés sur la pelouse (le Club France affiche complet ce samedi) se délectent de leurs stars de la veille : les trois gars du BMX racing et les deux nanas du 49er FX. Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu, après leur or, leur argent et leur bronze obtenus à Saint-Quentin-en-Yvelines et Charline Picon et Sarah Steyaert, coiffées de leur bronze gagné dans la Marina de Marseille, sont dignement fêtés cet après-midi. Juste avant ces célébrations joyeuses et chaleureuses, la remarquable performance de Lisa Barbelin (la médaille de bronze), en tir à l’arc individuel, avait constitué une parfaite mise en bouche ! 

Le billard “fait le show” ! 

Entre la scène extérieure et la Grande Halle, l’espace de la Fédération française de billard “fait le plein depuis trois jours”, comme s’en réjouit Nicolas Henric, animateur de circonstance mais surtout sélectionneur des équipes de France. En ce courant d’après-midi, des dizaines de curieux ont assisté à une “épreuve de rapidité, durant laquelle les joueuses doivent empocher un maximum de boules le plus rapidement possible, indique le professionnel. Ça fait vraiment le show !” La dextérité de Christophe Lambert, capitaine de l’équipe de France, équipe championne du monde, en a scotché plus d’un ! 

Enormissimes Madouas et Laporte 

C’est devenu une habitude depuis plusieurs jours désormais. Une véritable marée humaine s’est emparée de la prairie du Club France, lunettes de soleil et drapeaux tricolores de sortie. En attendant la finale du judo par équipe, le public tricolore était derrière le cyclisme Français, sur la course-en-ligne. 

Après un Tour de France en demi-teinte, Valentin Madouas a offert une nouvelle médaille d’argent au camp tricolore au pied de la Tour Eiffel. Dans sa roue, Christophe Laporte a réalisé le doublé avec une magnifique médaille de bronze. « Ici on est à la maison ! » a crié la foule, totalement déjantée sur la dernière ligne droite des tricolores. Quels frissons ! 

Le stress avant les larmes de joie pour le judo

Le judo leur a emboîté le pas quelques minutes plus tard. Les supporters français n’attendaient qu’eux. Eux, c’est la bande de Teddy Riner, Romane Dicko, Sarah-Léonie Cysique, Maxime-Gaël Ngayap Hambou, Joan-Benjamin Goba, Clarisse Agbégnénou et Marie-Ève Gahié. Trois ans après avoir décroché le titre olympique, les judokas ont réitéré cette performance incroyable à la maison face au Japon devant une foule déchaînée au Club France. Le suspens a été insoutenable. « Allez, bouge toi ! » criaient les supporters à chaque opportunité française. Mal partis, les Bleus ont effectué une remontada historique dans le sillage de Teddy Riner, Joan-Benjamin Goba et Clarisse Agbégnénou. En patronne, cette dernière a offert le point de l’égalisation (3-3). Tiré au sort, Teddy Riner, comme un symbole, a terminé le travail au golden score. Explosion de joie dans la fan zone extérieure ! Le judo français a réalisé son rêve comme celui du Club France. “Ça fout les frissons ! Plus ça va, plus je suis euphorique. On vit une Coupe du Monde tous les jours ici !” dit Anaïs, dans une joie immense. “C’est incroyable pour Teddy Riner de terminer là-dessus ! C’est une grosse fierté d’être Français ce soir” ajoute Dan, son ami. Ça tombe bien, le Club France est fait pour ça. 

Instants mémorables 

Vous le savez désormais, le Club France est le lieu par excellence pour célébrer les champions. Le collectif Banda Paname a lancé les hostilités avec style et dans une ambiance hors du commun. Les judokas français, tout juste médaillés d’or, ont été les premiers à lancer la fête sur la pelouse extérieure. Accueillis en héros dans une immense vague lumineuse, ceux que l’on surnomme désormais « Les Phœnix », ont pris un shot d’énergie fabuleux. Certains fans étaient prêts à se mettre à genoux pour les célébrer. Dans un vacarme le plus total, à ne plus s’entendre, Joan-Benjamin Gaba, presque timide, a été poussé au milieu du groupe et a eu le droit à son moment de gloire. Une chanson lui était même dédiée sur l’air de celle de Benjamin Pavard, au mondial 2018. Sur scène, athlètes et entraîneurs ont fait le show, s’offrant quelques pas de danse. Ils ont vécu leur moment de gloire dans une effervescence sans égale. 

Mon beau Club France, roi de l’ambiance… 

D’autres champions ont pris un shot d’énergie incroyable quelques minutes plus tard. A commencer par Valentin Madouas et Christophe Laporte, médaillés d’argent et de bronze sur le contre-la-montre dans l’après- midi. La Villette bouillante, le médaillé de bronze, qui n’en croit pas ses yeux a brandi le maillot tricolore. « C’est incroyable » a t-il confié dans une arena aux allures de boîte de nuit. 

Le trio Daudet, André, Mahieu, qui s’est offert le podium du BMX race hier, les ont rejoint, sourires jusqu’aux oreilles. « Et 1, et 2 et 3 zéro » a hurlé le public avant de chanter une mémorable Marseillaise. Chacun a immortalisé le moment avec d’innombrables selfies. 

Camille Jedrzejewski, en argent sur le tir au pistolet 25m, a aussi eu son moment de gloire dans une salle remplie à ras bord. Émue en regardant sa finale, laissant couler quelques larmes, l’athlète de 22 ans en a pris plein les mirettes, marquant sans aucun doute le plus moment de sa vie. Sa consœur, en tir à l’arc, n’a pas réussi à contenir ses larmes à son tour. Devant des milliers de supporters, Lisa Barbelin a pris un véritable « kiff » et a enchanté le Club France. 

Ce samedi (ou plutôt dimanche) s’est terminé en apothéose avec cette magnifique équipe du judo tricolore. Les mots ne suffisent plus à décrire cette ferveur autour du camp tricolore. Le Club France a encore frappé fort. Cette fois, c’est certain, le record de décibels a été battu. Pour les judokas, la fête ne fait que commencer…