Jour 2 : Le Club France a crié pour Buchard, hurlé pour Ferrand-Prévot et exulté pour Marchand
Cette deuxième journée au Club France, dimanche 28 juillet, restera celle des vrombissements extraordinaires provoqués par les coulées ravageuses de Léon Marchand. Le public, très énergique, a dignement célébré ses athlètes, au premier rang desquels Ferrand-Prévot et Buchard.
Le calme après la tempête. À peine remis de nos émotions avec l’or du rugby à 7, une nouvelle journée s’est ouverte au Club France. Premier moment marquant de ce dimanche matin : une séance de sport grandeur nature avec Sissy Mua, associée au Ministère des Sports dans le cadre de la Grande Cause Nationale et de son marqueur « Bouge 30 minutes chaque jour ».
Sissy Mua transforme la pelouse du Club France en salle de sport géante
De son énergie folle, la créatrice de contenus a fait bouger les 2000 participants pendant une heure, sous un beau soleil. « Est ce que ça transpire là dedans ? » lance-t-elle, en plein effort. Les centaines de motivés sont allés au bout d’elles-mêmes, suivant les consignes de la star du fitness. A chaque pause, trop rares pour les participants en sueur, la marée humaine a poussé l’applaudimètre. « On s’accroche, dernière ligne droite ! » continue-t-elle, avant un décompte géant qui marque la fin de la séance. Après quelques minutes d’étirement, Juliette, les mains sur les hanches, a pris son pied. “C’était parfait pour nous réveiller un dimanche matin ! A refaire mille fois !”. Son amie, Camille, avec qui elle a partagé les quelques burpees et squats a adoré le cadre exceptionnel qu’offre le Club France, en plein air. “Il y avait une énergie de groupe incroyable ! s’exclame-t-elle. On était des milliers en face d’une scène, dans un super environnement, avec le soleil, c’était cool !”.
Haie d’honneur pour Auriane Mallo-Breton et le rugby à 7
A 12h15, coup de tonnerre dans le jardin du Club France. Le judoka Français Walide Khyar a créé la surprise en sortant le champion olympique en titre, le Géorgien Vazha Margvelashvili. Dans la foulée, une longue haie d’honneur s’est formée sur la pelouse pour accueillir Auriane Mallo-Breton, tout juste remise de son titre de vice-championne olympique décroché hier. La foulé a scandé son nom à plusieurs reprises « Auriane, Auriane… », puis l’escrimeuse française s’est offert un bain de foule avant un clapping géant. « J’espère que beaucoup d’enfants vont s’inscrire à l’escrime à la rentrée prochaine » a-t-elle plaisanté avant de repartir bras dessus, bras dessous, avec ses proches.
Et comme les Français ne sont jamais rassasiés, la bande d’Antoine Dupont du rugby à 7 en a remis une couche, vers 13h45. Une incroyable double rangée de spectateurs s’était formée de la Grande Halle jusqu’à la scène extérieure, sur plusieurs centaines de mètres. Comme pour les faire venir plus vite, des spectateurs ont été invités sur scène pour pousser la chansonnette. Les yeux fatigués, synonyme d’une nuit de fête qui a joué les prolongations, les rugbymans ont été acclamés en héros sur le célèbre titre “Wati by night” de Sexion d’Assaut. Généreux, les costauds ont répété leur chorégraphie fétiche devant des milliers de supporters puis chanté à l’unisson la Marseillaise. Encore un beau moment de communion. “Ca n’arrive pas tous les jours de voir des médaillés de près. Ca fait plaisir de les voir partager leur victoire avec nous”, savoure Tony, venu avec sa fille.
Et le départ des champions olympiques n’a pas longtemps laissé un vide au Club France. En effet, dans le milieu de l’après-midi, les fans ont pu savourer le deuxième titre de la délégation, grâce au succès admirable de Pauline Ferrand-Prévot. La vététiste a surclassé l’épreuve de cross-country avec trois minutes d’avance et, par la même occasion, a fortement remué la Villette.
Un peu plus tard, le public, glouton, espérait continuer se nourrir des médailles de ses protégés. Malheureusement, la défaite du judoka Walide Khyar, lors du combat pour le bronze, chez les moins de 66 kilos, a coupé cet enchainement de titres, mais n’ont pas empêché le Club France d’offrir un « tonnerre d’applaudissements », pour son parcours. Rebelote avec la prestation de Camille Prigent lors de la finale du kayak-slalom, sixième au final et donc non-médaillée.
La folie Léon Marchand
Le Club France est ressorti de sa torpeur, une nouvelle fois grâce à une impulsion venue du judo. Après avoir fêté, la veille, les médailles de Shirine Boukli et Luka Mkheidze, il a pu exulter à l’issue d’un difficile golden score lors de la finale pour le bronze d’Amandine Buchard contre Reka Pupp chez les moins de 52 kilos.
Mais, comment expliquer la suite des événements ? À partir de l’apparition du nageur Léon Marchand sur l’écran géant de la halle, pour sa finale du 400 mètres 4 nages, à son obtention de l’or avec un record olympique en prime, les cris, les décibels et les frissons n’ont jamais cessé de se décupler. Dans cet état extatique, dans une folie quasi-furieuse, le public a pu fêter, tout de suite après, la qualification en finale de l’épéiste Yannick Borel.
Un contexte parfait pour accueillir, peu après 21 h, la première française titrée ce dimanche, Pauline Ferrand-Prévot, sur la scène du Club France. Le public a acclamé la vététiste, qui a montré une mine visiblement très touchée et qui a aussi pris sa nièce dans ses bras pour connaître ce moment d’union en famille.
Tout le Club France espérait pouvoir tripler la mise, avec la finale de Yannick Borel. Mais l’épéiste s’est incliné et lui et le public de la Villette ont donc célébré une médaille l’argent. Avant de profiter d’un concert de Joyce Jonathan pour conclure la soirée, en douceur…