Le Club France termine en apothéose 

Après quinze jours de folie au Club France, la Villette s’apprête à vivre une dernière journée exceptionnelle qui signe la fin de ces Jeux olympiques de Paris 2024. Ce dimanche ne pouvait pas mieux commencer puisque la France a déjà battu son record d’Atlanta au tableau des médailles (62 médailles : 16 en or, 24 en argent, 22 en bronze). 

Une ovation exceptionnelle pour les basketteurs 

Ils ont participé à cette belle récolte. Les basketteurs Français, auteurs d’une finale remarquable face aux Américains de Kévin Durant ont ramené l’argent hier soir. Ils ont été célébrés ce midi au Club France, devant une foule surchauffée, au sens propre comme au figuré. Les visiteurs l’ont bien compris, c’est l’heure de s’offrir une dernière danse. La bande à Wembanyama a été ovationnée à la hauteur de son parcours sensationnel. Comme la tradition le veut, chaque joueur a été appelé un par un sur scène, à commencer par le capitaine Nicolas Batum. « Merci d’être venus ce midi, merci du soutien. On a senti une ferveur populaire de toute la France. Cette médaille, c’est la vôtre. On vous aime fort » a-t-il déclaré. « Merci les Bleus, merci les Bleus, merci… » ont chanté les supporters. Une Marseillaise, en canon, a résonné dans le Jardin du Club France avant de voir les vice-champions olympiques s’offrir quelques pas de danse. Chaque médaillé est reparti avec un portrait réalisé par Ysy, pop-artiste. 

3 célébrations pour le prix d’une 

En plein cagnard, le taekwondo, l’athlétisme et le breakdance ont été célébrés dans l’après midi. Dany Dann, est arrivé sur scène en dansant. Cyréna Samba-Mayela, médaillée d’argent sur le 110m haies a elle aussi eu son moment de gloire, suivie d’Althéa Laurin. « Elles doivent kiffer les athlètes! » lance Jean-Pierre, dans la foule. Les bras et les drapeaux tricolores dans les airs, les supporters ont donné tout ce qu’ils avaient pour un selfie mémorable. Le trio a lancé un clapping, malgré un faux départ qui a fait marrer la foule. Tel une chorale, ce public a lancé une Marseillaise mémorable. 

Émue au moment de prendre le micro, Althea a lâché un sincère « Merci » avant de continuer : « Je voudrais vous dire merci parce que Paris 2024 c’est un événement magique parce que vous êtes là, on a fait ça ensemble. J’espère qu’on vous a fait vibrer avec nos performances ». L’athlète du 110m haies a complété : « Je n’ai jamais vu un public aussi incroyable que le vôtre. Je pense qu’on ne le revivra jamais. Merci du fond du cœur. » Bboy Dany a préféré laisser le micro et faire le show avec ce qu’il fait de mieux : la danse ! 

Les yeux sur le basket féminin  

Les basketteuses françaises avaient une revanche à prendre vis-à-vis de leurs homologues masculins, tous les deux confrontés aux USA en finale des Jeux olympiques. Sous les yeux de la bande à Batum et Wembanyama repartis du Club France pour Bercy, les Françaises ont été vaillantes, prenant même l’avantage en fin de deuxième quart-temps. Le public tricolore a assisté à un mano à mano jusqu’au coup de sifflet final. Un pied de trop de Gaby Williams dans la raquette, pourtant immense dans cette finale, et la médaille d’or s’est envolée pour les Bleues au profit de la dream team des États-Unis. Médaille d’argent autour du cou, la France retiendra surtout les émotions qu’a procuré le basket français dans ces Jeux. « Merci les Bleues, merci les Bleues, merci », a chanté le public du Club France, fier. 

La médaille d’or pour nos volontaires 

Dans la foulée, une célébration toute particulière s’est tenue à l’extérieur. Pas de champion olympique ni même de médaillé, mais des dizaines et dizaines de volontaires du Club France, vêtus de leur maillot rouge iconique. Ils ont été menés le long de la traditionnelle allée des champions, comme les athlètes français fêtés avant eux ici-même. Un moment symbolique et important pour remercier leur engagement sans faille et à toute épreuve. 

La soirée de clôture s’emballe 

Voilà, le volet sportif de ces Jeux se termine. Flotte au Club France un air d’immense fête, de fierté, de bonheur, en ce début de soirée. Après le passage d’un medley des meilleures performances de la quinzaine, Tété donne un concert sur la scène intérieure et interprète son fameux “À la faveur de l’automne”. La mascotte Phryge se retrouve ensuite à mixer avec la DJ résidente Tigarah. 

Hatadou Sako retourne la Villette 

Dehors aussi la température est montée. Emma Peters se produit devant près de 15 000 fans, juste avant la célébration des argentées handballeuses, vers 20 h 15. Et, une immense scène de liesse accompagne l’arrivée des athlètes. Elles sont toutes là et sont menées par l’extraordinaire gardien Hatadou Sako. Celle-ci, ni une ni deux, s’empare du micro et met le feu à la scène. Elle est omniprésente, mène les chorés, envoie les chants. Elle est inarrêtable et le Club France se laisse enivrer par cette exubérance ! Celui-ci n’oublie par ailleurs pas de fêter en bonne et due forme l’anniversaire de la capitaine Estelle Nze Minko. 

Les larmes d’Élodie Clouvel 

Juste après, dans la Grande Halle, au tour d’Élodie Clouvel, vice-championne olympique de pentathlon moderne plus tôt dans la journée, de célébrer avec son public. Face à tant de ferveur, la sportive fond en larmes, de joie. “Je vous aime tous, c’est incroyable 

comme vous m’avez porté…”, témoigne-t-elle, très émue. 

Place à la cérémonie de clôture 

Au Club France, elle a commencé avant tout le monde, par un show acrobatique dans la Halle. Et, quand elle est officiellement lancée, avec l’apparition de Zaho de Sagazan, la Villette rugit. Des torrents de frisson assaillent les milliers de spectateurs, dedans comme dehors. Et, évidemment, quand Léon Marchand surgit pour récupérer la flamme olympique, son prénom est entonné à tue-tête ici. Il est l’un des héros de cette quinzaine au Club France. 

La Villette a pris ensuite la bonne habitude de crier, ou de scander des noms d’athlètes, dès que des membres de la délégation française apparaissaient.

Puis, le public français a vibré, dansé et chanté une dernière fois sur des classiques français et internationaux. Sur « We are the campions », la communion des différents pays, tous ensemble à l’unisson, fait plaisir à voir. Puis, le jardin du Club France, noir de monde, a ouvert grand ses yeux pour observer un spectacle époustouflant, rappelant l’origine des Jeux, en Grèce antique. La séquence des cinq anneaux olympiques a laissé la Villette dans un moment suspendu. Dans la foulée, la cérémonie d’ouverture a offert en vidéo les plus beaux moments de ces Jeux. A chaque émotion d’un athlète français, le public a explosé l’applaudimètre. Le groupe de pop-rock français Phœnix, Angèle et le Dj Kavinsky ont ensuite pris les commandes aux platines, histoire de poursuivre la fête. « Nos sites de compétition resteront dans l’histoire des Jeux » a déclaré Tony Estanguet, lors de son discours de clôture. Paris est devenu une fête et la France s’est retrouvée. Toute la France est devenue olympique ». Quelques mots lourds de sens qui ont été honorés par des milliers de spectateurs avant de leur donner rendez vous pour les Jeux Paralympiques dès le 28 août. 

Après la passation de drapeau entre Paris et Los Angeles, les spectateurs ont assisté à un moment grandiose : Tom Cruise, perché sur le toit du Stade de France, s’est jeté dans l’arène tel Mission Impossible avant de repartir en moto et d’accrocher les anneaux olympiques sur Hollywood. De l’autre côté de l’Atlantique, alors qu’il est 14h heure locale, les Red Hot Chili Pippers, Billie Eilish et le fameux Snoop Dogg, après son incroyable tournée en France, se sont donnés en concert. Un show de dingue qui laisse présager ce qui nous attend dans quatre ans, aux Etats-Unis. En costume, le roi Léon Marchand, s’est chargé d’éteindre la flamme, largement applaudi par le public du Club France. La cérémonie s’est clôturée avec la voix douce et grave d’Yseult, et de magnifiques artifices au-dessus du Stade de France. 

Une dernière célébration d’anthologie 

Il est minuit. Thomas Bach, le président du Comité international olympique, vient d’annoncer la clôture de ces Jeux olympiques de Paris. Mais, c’était sans compter sur la botte secrète du Club France pour prolonger encore un peu cette incroyable fête du sport. Dare-dare, les handballeuses et les basketteurs, tous forts de leur médaille d’argent, déboulent sur la scène de la Grande Halle. Et tous ces immenses athlètes nous offrent un condensé de toutes les émotions que l’on a ressenties depuis deux semaines ici. 

Les deux équipes se livrent à un battle sur scène. Cléopâtre Darleux, Estelle Nze Minko et Chloé Valentini se jettent dans le public tandis que Guerschon Yabusele se fait acclamer : “MVP ! MVP ! MVP !” 

Et après tous ces chants, ces cris, ces danses partagées entre les sportifs et supporters, tous se rassemblent à nouveau pour entonner une ultime Marseillaise, pour suivre un dernier clapping, pour s’égosiller une fois encore : “Qui ne saute pas n’est pas Français !” 

Voilà, la Grande Halle se vide, les lumières s’éteignent après deux semaines non-stop de célébrations, de grands moments de sport et de partage, de rencontres inoubliables. Le Club France se ferme mais ne disparaît pas car il restera à vie dans les mémoires de dizaines de milliers de visiteurs fervents. Le Club France, tout comme les Jeux de Paris, a marqué l’histoire.