Club France : une journée dans la peau d’un volontaire
Le 28 août, le Club France a accueilli ses volontaires pour les Jeux Paralympiques. Plusieurs centaines de bénévoles se sont réunis dans la Grande Halle de la Villette pour découvrir leurs missions pendant ces deux semaines avec, en prime, le passage de la flamme paralympique. On vous fait vivre cette journée, de A à Z !
Il est 8 heures quand, ce 28 août, des centaines de personnes se massent devant les bureaux d’accréditations. Une foule qui n’a plus été observée au Club France depuis quelques semaines… mais alors, que se passe-t-il ? C’est simple, les volontaires répondent à l’appel du Comité Paralympique et Sportif. Plus de 400 personnes (ils seront 700 pendant les Jeux Paralympiques au Club France) foulent le sol de la Grande Halle, des étoiles plein les yeux. Pour certains, cet endroit ravive les souvenirs des Jeux Olympiques, 15 jours plus tôt. Pour d’autres, c’est la grande découverte, le premier jour d’une aventure paralympique unique.
Des étoiles plein les yeux
Les membres du CPSF guident les volontaires vers leur “nouveau QG”, un espace dédié aux bénévoles qui, pour la première fois, goûtent au café distribué. Directement, des liens se créent. De toutes parts, on parle des Jeux Olympiques, de l’excitation pour la Paralympiade, ou même de sa fin d’été. Soudain, la cloche résonne : direction le terrain d’entraînement, pour un réveil sportif. Cathie, septuagénaire, se donne à fond : “C’était sympa, mais ce sera mon seul de la journée” rigole-t-elle, “en tout cas, je suis bien réveillée !” Les volontaires retournent finalement dans leur “nouvelle maison” et sont réunis en groupe, pour s’organiser pour le passage de la flamme, portée par le céiste médaillé Gauthier Klauss et Jean Minier, le directeur des sports du CPSF.
Tout sourire, l’ambiance est à la fête. Les drapeaux sont de sortie, des danses sont improvisées. Parmi les bénévoles, un petit groupe de trois supportrices agitant follement les couleurs bleu-blanc-rouge : Stéphanie, Anne et Altanzul. Ambianceuses numéro 1, les nouvelles ‘Totally Spies’ du Club France sont aux anges, Anne courant partout pour prendre des photos : “être volontaire, c’est un état d’esprit” explique-t-elle, “tout le monde est là par amour du sport et de l’ambiance !” Après plusieurs minutes d’attente, Gauthier Klauss débarque, torche à la main, dans une ambiance de feu. Altanzul, quant à elle, ne redescend pas de son nuage : “C’est la première fois que je vois la flamme, c’est magique !”
De gauche à droite : Anne, Louis, Altanzul et Stéphanie, Crédit photo DA
“C’est une fierté d’être volontaire”
Ensuite, direction la scène de la Grande Halle pour le début de la conférence. Ultra-actifs, les volontaires sont indépendants : ils portent les bancs, les chaises et s’assoient assidûment, avant l’arrivée d’Elie Patrigeon, directeur général du CPSF. Dans un discours non dénué d’émotion, il commence par remercier, à plusieurs reprises, les volontaires : ”sans vous, il n’y a pas de Club France”. C’est ensuite au tour du chef de mission, Michaël Jeremiasz, de prendre le micro pour saluer ces Jeux, “on est ultra-excités, ça va être génial”. Le ton est donné, place au déjeuner !
En file, toujours de manière très organisée, les centaines de bénévoles vont chercher leur sandwich avant de s’asseoir. Un moment de communion où les petits groupes s’unissent et s’agrandissent. Tout le monde échange, rigole, un environnement qu’adore spécialement Stéphanie, une des trois ‘Totally Spies’.
Habituée au bénévolat sur les évènements sportifs, elle assure tout de même que les Jeux, c’est “une énergie particulière” : “L’engouement sur un Club France, c’est incroyable, ça amène une ambiance indescriptible. Il y a une fierté d’être volontaire pour faire briller le CF et notre pays.” Amoureuse de cette ambiance, elle ne se lasse pas : “J’ai toujours été une grande fan de sport et, un évènement comme les Paras, ça rassemble. Tu vois tous les efforts et, à la fin, la récompense c'est de voir le public, les bénévoles qui sont heureux d’être là. Je m’en fiche de commencer à 7 h et de finir à 3 h, c’est génial de vivre ça !”
Une journée sous le signe de l’inclusivité et du respect
Après le repas et deux heures de détente, tout ce petit monde a de nouveau rendez-vous dans la Grande Halle. Hop, chacun prend sa chaise et, dans un chaos parfaitement organisé, s’assoit gentiment… avant que la musique ne démarre. Sur Alors on danse de Stromaé, les volontaires se lèvent, dansent et applaudissent, le Club France se transforme en boîte de nuit, avant une grande surprise… L’arrivée de Marie-Amélie Le Fur ! Présidente du CPSF et triple championne paralympique, la para athlète prend son micro et salue la foule. Dans un petit discours, elle rend hommage à tout le monde, mettant l’accent sur le côté inclusif de ce “Club France pour tous”, avant de donner la parole à la Fédération France Victime.
L’objectif ? Sensibiliser les volontaires aux bons gestes à adopter, et à éviter, quand une personne est victime de violences. Un rappel nécessaire que l’assemblée écoute attentivement. Six mots d’ordre : disponibilité, non-jugement, empathie, pédagogie, respect et proactivité. Des topos sur l’application SAFER (géolocaliser les victimes) et sur le numéro national d’aides aux victimes (116 006), concluent la prise de parole.
On a essayé de créer l’équipe la plus inclusive possible
Ensuite, c’est au tour des dispositifs d’accessibilité d’être présentés, afin de rendre le Club France inclusif pour le plus grand nombre, “peu importe leur spécificité” explique Chloé Traisnel, responsable de la gestion des volontaires. Au sein des volontaires, “près de 10 % présente une singularité”. “On a essayé de créer l’équipe la plus inclusive possible. Ce n’est pas toujours simple pour la sélection, car il y a beaucoup d'autocensure dans le champ du handicap, beaucoup de personnes qui pensent qu’elles ne sont pas à la hauteur alors que ce n’est pas le cas.”
Après cette dernière conférence, il est l’heure pour les bénévoles d’aller découvrir leurs missions respectives, divisées en plusieurs pôles : orientation, accessibilité, programmation… Une fois tout cela fait, la fin de journée approche : il faut aller chercher les tenues pour les Jeux Paralympiques avant, enfin, d’enfiler son tee-shirt de super-héros du Club France !